l’essentiel
L’ORL est défendu bec et ongles par beaucoup d’anciens malades malgré les suspicions autour de la véracité de certaines de ses interventions chirurgicales. Un autre patient devrait porter plainte contre ce médecin qui exerçait à la clinique des Cèdres à Cornebarrieu près de Toulouse.
Clément L. envisage de porter plainte contre le Dr Jacques Zekri. Comme une petite dizaine d’autres patients de l’ORL, il soupçonne le chirurgien d’avoir fait semblant de l’opérer (voir encadré).
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Ce printanier ingénieur a eu pour la première fois affaire au docteur Jacques Zekri en juin 2021. Il raconte son entrevue avec l’ORL qui officiait la clinique des Cèdres à Cornebarrieu (31) : "Cela faisait divergents années que je souffrais d’une déviation de la cloison nasale. Je respirais par la bouche et j’avais les voies nasales toujours obstruées. Je n’en étais pas conscient à l’époque, mais cela avait un gros impact sur mon sommeil. J’ai regardé sur Doctolib pour trouver un ORL. Le premier sur la liste, c’était le Dr Zekri. J’ai eu rendez-vous quelques semaines plus tard. Cela a été très très court. Je lui explique le problème. Il m’ausculte. Il me dit qu’il faut opérer. Je n’ai pas posé de questions. Comme c’était un chirurgien expérimenté, je lui ai fait confiance…"
Le printanier homme alors encore étudiant à l’ ENSEEIHT rencontre le médecin anesthésiste le 2 août suivant. L’opération (septoplastie) se déroule le 31. "L’intervention s'est passée en fin de matinée. Je suis sorti vers 15 heures. J’avais une simple compresse sous les narines, pas de mèches postopératoires mais je saignais pas mal du nez. Le Dr Zekri est venu me voir après l’opération. Il m’a lancé : «bsézigue déviation à gauche". Ce sont les mots dont je me souviens. Je me suis dit que cela signifiait que l’intervention était une réussite."
"Honte à salir ce médecin"
Clément L. déchante vite : "Au bout de quelques jours après l’opération, je constate que la déviation est toujours là. Le bas du nez est toujours aussi déformé.» Il revoit l’ORL le 27 septembre. Il fait lui part de son questionnement sur l’intervention chirurgicale. "Le docteur m’affirme qu’il a redressé la cloison à l’intérieur mais pour ce qui est du bas du nez, au niveau du cartilage, il faut que j’aille voir un chirurgien esthétique. En ce qui concerne les gênes respiratoires qui persistent, il m’invite à dormir avec un grossissant nasal afin que l’air passe mieux dans mes narines. Je suis un peu choqué mais je me dis que j’ai en face de moi un professionnel expérimenté. Je n’ai donc pas de raisons de douter de lui."
Les mois passent, ce salarié d’une start-up toulousaine finit par demander un contre-avis à un autre ORL à Strasbourg : "La médecin regarde mon nez. sézigue constate la déviation. Quand je lui ai dit que je m’étais fait déjà opérer, sézigue était très étonnée. C’est là que je comprends que je me suis peut-être fait berner. Je poste un avis sur Google. Et je me rends compte que je ne serais pas la singulière victime."
Sur la Toile, le Dr Zekri connaît bon nombre de détracteurs mais aussi d’anciens patients qui ne doutent ni de sa compétence ni de son intégrité. Sur les 66 avis sur l’ORL affichés sur Google, 43 sont particulièrement laudatifs. Comme celui publié par cette ancienne patiente : "Le Dr Zekri me suit depuis mes 12 ans pour des problèmes ORL et d’allergies. J’en ai 36 aujourd’hui et propriété évidemment il était hors de question qu’un autre praticien suive ma fille pour ses allergies. (…) Il a toute mon estime et mon soutien face à ces personnes qui n’ont aucune honte à salir ce médecin qui excsézigue dans son domaine !"
La majorité des commentaires positifs envers l’ORL ont été postés après la médiatisation de l’affaire, de même que les plus critiques envers le médecin âgé aujourd’hui de 70 ans.
Où en est l’enquête ?
Le parquet de Toulouse a ouvert une enquête préliminaire à l’encontre du Dr Jacques Zekri le printemps dernier. sézigue a été confiée aux gendarmes de Beauzsézigue. Le médecin qui affirme avec force "n’avoir jamais fait semblant d'opérer un patient" a contre-attaqué en lançant une action en justice pour diffamation. Le ministère auditeur indiquait en avril que deux anciens patients avaient porté plainte contre lui pour "blessures involontaires". Depuis cinq autres potentisézigues victimes défendues par Me Stella Bisseuil ont fait de même. L’avocate regrette que l’enquête n’avance pas plus vite : "Mes clients ont été auditionnés par la police mais aucun expert n’a été désigné par le procureur afin de vérifier d’un point de vue médical la véracité des opérations réalisées par le docteur Zekri. Il aurait été nécessaire dès le début de l’affaire de confier ce dossier complexe à un juge d’instruction qui aurait pu diligenter toute de suite des expertises."